Tout le monde s’accorde aujourd’hui à dire que les facteurs de performance dans le sport sont multiples. Il y les aspects techniques, physiques, tactiques, sociaux, économiques, technologiques, une dose de chance et bien sûr le mental. Je dis bien sûr, même si l’on constate encore que la préparation mentale n’est pas intégrée à l’entrainement comme elle le devrait.
De fait, lorsque j’anime une conférence, j’aime interloquer les athlètes et les entraineurs présents en leurs demandant combien d’heures par semaine ils s’entrainent. Puis je leurs demande combien d’heures ils s’entrainent mentalement. Faites le calcul pour vous.
Pourtant l’aspect psychologique est fondamental, surtout si vous venez à pratiquer à un haut niveau. Il y a des sports qui ne sont presque que « mental » comme les sports de tir, le golf, les échecs ou même l’équitation.
« Je suis d’avis de dire que tout le monde a besoin d’un entraînement mental spécifique. »
Dans les autres disciplines, on observe la force mentale des sportifs dans des matchs ou dans des moments clés, comme lors des penaltys, des lancer-francs ou sur les balles de break. Mais presque peu importe le sport que vous pratiquez, je suis d’avis de dire que tout le monde a besoin d’un entrainement mental spécifique. Tous les sports ont besoin de travailler l’aspect mental, que celui-ci impacte 10 ou 80% de la performance globale.
Quand je parle « d’entrainement mental spécifique », j’entends par là un travail adapté à vous et à votre entrainement. Exactement comme un préparateur physique, un coach mental (sérieux) commencera par évaluer votre profil et vos compétences. Il vous fera passer des tests pour mesurer votre confiance, votre motivation, votre gestion du stress ou encore votre concentration. Sachez qu’on peut quasiment tout mesurer en psychologie. Des notions comme la confiance, qui vous paraissent de l’ordre du ressenti, sont facilement quantifiable par un préparateur mental. Idem pour tout ce qui relève du stress et des émotions.
En fonction des résultats que vous aurez donc obtenus aux tests, le préparateur mental vous proposera un programme d’entrainement pour optimiser vos compétences au fil de la saison. Si l’entrainement est ainsi individualisé, il peut aussi être plus ou moins long.
Personnellement, je distingue deux types d’entrainement. Un premier entrainement qui tend vers l’équilibre. On va chercher ici à ce que votre profil soit équilibré, pour que vous trouviez une sorte d’harmonie personnelle, en lien avec votre entourage, votre scolarité/métier, vos émotions et votre projet sportif. Ce travail se déroule généralement sur une dizaine de séances, et s’étale sur une saison. Idéalement, on le met en place à l’adolescence ou dans les premiers temps de la carrière sportive.
Un deuxième travail, qui s’adresse souvent à des sportifs de haut niveau qui ont déjà des bases en préparation mentale, est ciblé sur l’optimisation des habiletés en situation de compétition. Ici on va cibler des compétences clés comme la concentration ou la gestion du stress. Ces sportifs disposent déjà de bases et d’outils en préparation mentale. L’objectif sera de perfectionner quelques habiletés, en gré de leur évolution et des besoins spécifiques au poste ou de la saison. De fait, une carrière sportive étant longue et faite d’adaptations constante, ce travail en préparation mentale n’est jamais vraiment fini. Il y a toujours quelque chose à travailler mentalement ou à ajuster!
Cette question est plus complexe. La préparation mentale étant très peu encadrée, beaucoup de gens se présentent comme préparateurs mentaux mais n’en ont pas forcément les compétences (et ou les formations).
Comme l’explique Mathieu Florek, « il y a de tout dans le milieu de la préparation mentale. A boire et à manger ». Il faut donc être vigilant quant au cursus des préparateurs mentaux et aux techniques de préparation mentale qu’ils utilisent.
A mon sens, un préparateur mental global, doit avoir un master en psychologie ou en STAPS (préparation mentale et accompagnement de la performance). Il doit aussi avoir suivi des spécialisations en préparation mentale sur au moins une année.
Sur les techniques précises qu’il emploi, chacun est libre de privilégier une technique par rapport à une autre (hypnose, imagerie mentale, Programmation Neuro Linguistique , TCC, yoga, sophrologie, etc). Mais il est indispensable d’être formé à la pleine conscience, car cette approche a révolutionné le travail des psychologues et des préparateurs mentaux.
La pleine conscience qui s’appuie notamment sur la méditation (technique de relaxation) permet d’augmenter la concentration, la reconcentation et elle diminue l’impulsivité. Indirectement, elle permet aussi de mieux accepter la peur et de ne pas trop anticiper la défaite ou la victoire, ce qui est fondamental en compétition et donc dans un programme de préparation mentale!
L’important lorsque vous travaillez avec un préparateur mental est qu’il vous corresponde. Outre les critères scientifiques et de formation, il est aussi question de personnalité. Vous devez vous entendre et avoir une totale confiance en lui et en son approche. De son côté, il doit veiller à maintenir cette confiance mais à ne jamais dépasser le cadre de son intervention. En clair, attention aux préparateurs mentaux qui se prennent très vite pour des seconds entraîneurs ou des agents! Que vous soyez sportif professionnel, de haut niveau ou amateur, le travail d’un préparateur mental est avant tout de vous faire progresser mentalement.
En conclusion, il est difficile de dire comment les préparateurs mentaux travaillent exactement. Cependant, voici une checklist qui peut vous aider à faire le bon choix :
S’entraîner mentalement va devenir indispensable dans les années à venir. Commencez à mettre en place l’environnement vous permettant d’optimiser vos performances. Choisissez un préparateur mental de qualité et intégrez le à votre team!
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